Après deux mois d’utilisation et de test, il est l’heure de remettre la Projet 1200 à Digicad – Distributeur 3D Systems qui nous a généreusement mis à disposition cette imprimante 3D, ainsi que de vous présenter les résultats de ce test. Découvrez ci-dessous tout ce qu’il faut savoir, ou presque, sur l’imprimante 3D Micro-SLA de 3DSystems.
Emballage et contenu de la boîte de l’imprimante Projet 1200
Le test commence par un emballage très bien pensé : pas de Scotch à découper, le carton est simple à ouvrir et à transporter et tout cela grâce à des petites poignées clipsables en plastique qui verrouillent l’emballage. C’est appréciable pour ceux qui souhaitent la déplacer régulièrement.
Contenu :
- Imprimante Projet 1200
- Câble alimentation
- Un plateau d’impression
- Une cartouche
- Une lampe UV
- Un câble USB
- Notice d’emploi en anglais
Caractéristiques Techniques de la Projet 1200 3D Systems (Infos constructeur)
Dimensions (LxPxH)
Imprimante 3D en caisse : 381 x 381 x 560 mm
Imprimante 3D hors caisse : 230 x 230 x 356 mm
Poids
Imprimante 3D en caisse : 12 kg
Imprimante 3D hors caisse : 9 kg
Caractéristiques
Volume net de fabrication (xyz) : 43 x 27 x 150 mm
Résolution native (xy) : 56 microns (585 DPI effectifs)
Épaisseur des couches : 0,03 mm
Vitesse d’impression verticale : 14 mm/heure
Post-traitement : Station de durcissement UV intégrée
Logiciel
- Connexion réseau
- Génération automatique et optimisée des supports
- Format de fichier supporté STL
Consommable
Une cartouche de la référence VisiJet FTX Green est fournie, cartouche tout-en-un avec fenêtre d’impression intégrée :
- VisiJet FTX Green Plastique durcissable aux UV
- Densité à 80° C (liquide) 1,04 g/cm3
- Couleur Vert foncé
- Quantité par cartouche 30 g
- Résistance en traction ASTM D638 30 MPa
- Module d’élasticité en traction ASTM D638 1700 MPa
- Allongement à la rupture ASTM D638 10 %
- Résistance en flexion ASTM D638 40 MPa
- Teneur en cendres 0,01 %
- Coulable sans cendres
Nous n’avons pas eu l’occasion de tester les autres consommables, dont voici la liste exhaustive : VisiJet FTX Cast, Gray, Clear, Gold, Silver.
Les infos sur les caractéristiques des résines sont assez peu nombreuses, comme l’indique le tableau proposé par 3D Systems :
Mise en route & étalonnage, logiciel
L’installation de la Projet 1200
L’installation commence par la mise en place de la lampe du four UV. L’accès se fait par une petite trappe en dessous de la machine, verrouillée par une vis cruciforme. L’opération est délicate, mais le four intégré est un véritable atout parmi les imprimantes de la gamme Micro SLA. En effet, elle est à notre connaissance la seule à proposer un four UV intégré, permettant ainsi un gain de place pour ceux qui utilisent la Projet 1200 sur leur bureau ou sur leur zone de travail.
L’installation de la cartouche
Les cartouches se présentent sous la forme de petits bacs d’impression remplis de 30 g de Résine Photosensible. Le bac doit être glissé dans l’emplacement prévu à cet effet et grâce un système de clip la cartouche est enclenchée, ainsi aucun risque qu’elle soit mal placée. Lors de l’installation d’une nouvelle cartouche, vous devez enlever l’opercule de protection. L’avantage de ce procédé, déposé par 3DSystems, est le fait de n’avoir qu’un seul consommable à changer. En effet, la cartouche sert également de bac d’impression : le bac avec son fond en Téflon s’use lors de l’impression et doit être changé régulièrement sur la plupart des imprimantes SLA. D’autre part, avec ce type de cartouche prête à l’emploi, la quantité est précise et évite d’avoir à stocker de résine en gros volumes.
Par contre, en cas de passage d’une résine à une autre ou en cas de déplacement de l’imprimante, la cartouche est à retirer. La quantité restante est donc perdue, ou alors il faut trouver des conditions de stockage adaptées (rien n’est préconisé par le fabricant). Par ailleurs, vous êtes limité à la gamme proposée par 3DSystems, qui pour le moment n’est composée que de 6 résines différentes.
Les réglages
L’écran d’affichage sur l’imprimante est réduit au strict minimum. Il sert uniquement à afficher le statut de l’imprimante et non à faire des réglages comme sur la plupart des imprimantes 3D. Mais comment faire l’étalonnage de la Projet 1200 ?
Il n’y a tout simplement pas d’étalonnage de l’imprimante, celui-ci étant d’usine. Donc pas de réglages à faire. Sur une période de 2 mois de test, nous n’avons constaté aucun problème lié à l’étalonnage.
Le logiciel
Le logiciel fourni est Geomagic Print, (suite au rachat récent de la société Geomagic). Il est simple d’approche, avec assez peu de réglages : échelle, taille des support et orientation de la ou des pièces.
L’ajout des supports peut se faire de manière automatique, et par la suite on a toujours la possibilité de supprimer ou d’ajouter des supports à la main. Les plus aguerris pourront choisir de tout placer à la main.
On a apprécié le fait que le temps déterminé par le logiciel soit très proche du temps réel d’impression.
L’interface réseau de l’imprimante est très pratique, celle-ci pouvant véritablement être gérée à distance. Si vous voulez imprimer plusieurs pièces, vous retrouvez sur l’interface la file d’attente de travaux et le statut des travaux en cours.
À noter : le logiciel ne fonctionne que sur Windows.
PREMIÈRES IMPRESSIONS SUR L’IMPRIMANTE PROJET 1200
Le premier objet que nous avons imprimé est une dent, présente dans les modèles du logiciel Geomagic. Il faut compter 40 minutes d’impression.
Premières constatations :
L’accès à la zone d’impression et au four se fait par des portes aimantées un peu difficiles à ouvrir au début, mais on s’y habitue et on finit même par apprécier le système ergonomique.
L’écran présent sur l’imprimante sert juste à afficher le statut de l’imprimante, tous les réglages se faisant via le logiciel. Pas de lecteur de clef ou de carte SD sur la machine, aucun réglage dans les menus de l’imprimante. L’imprimante Projet 1200 est donc une véritable imprimante 3D en réseau où tout se pilote depuis le terminal, ce qui peut s’avérer contraignant dans certains cas.
L’imprimante est silencieuse
Il est possible de mettre en pause l’impression pour vérifier l’adhérence au plateau.
Lors de la première impression, on a constaté un petit débordement de la résine du fait que la cartouche était neuve, problème qui n’est pas revenu par la suite. Mais attention toutefois, car la résine tache vite, et il y a toujours du résidu sur la pièce que vous allez manipuler. Nous vous encourageons à investir dans un kit de travail indispensable pour l’impression SLA :
– Des gants (types latex)
– Des pinces de précision
– Une petite raclette métal pour décoller les pièces du plateau
– L’alcool isopropylique ou Ethanol
– Un bac de rinçage pour nettoyer les pièces (dans l’idéal, un bac à ultrason)
Les post-traitements
L’imprimante Projet 1200 embarque un four UV permettant de bien polymériser la résine.
Le four est constitué d’une seule lampe avec des parois en réflecteurs et un système d’accroche du plateau d’impression rotatif, permettant ainsi un gain de place et une polymérisation uniforme.
Seul bémol : ce système complique le nettoyage de la pièce après impression. En effet, pour retirer l’excédent de résine non polymérisée, nous avons l’habitude d’utiliser un nettoyeur ultrason. La pièce étant fixée au plateau, il faut soit nettoyer l’ensemble (ce qui fait un volume important), ou bien décoller puis recoller la pièce propre pour la remettre avec le plateau dans le four UV.
ENTRETIEN & NETTOYAGE
Aucune information n’est proposée par le constructeur.
Nous recommandons d’être vigilant sur la propreté intérieure des imprimantes SLA et Micro SLA de manière générale. En effet, il faut éviter la présence de poussière sur l’optique. Veillez à déposer l’imprimante sur une surface plane, en utilisant un niveau au moment de l’installation. Il faut aussi s’assurer qu’aucun élément solide ne soit présent dans la cartouche, au risque d’abîmer ou de percer le fond du bac d’impression.
RETOUR D’EXPÉRIENCE MÉTIER AVEC L’IMPRIMANTE 3D SYSTEMS – PROJET 1200
Revenons sur les principaux métiers pour lesquels 3DSystems recommande la Projet 1200.
Le domaine de la bijouterie :
Voici la vidéo de présentation pour le domaine de la Bijouterie
Pour aller plus loin, nous avons repris l‘article du bijoutier Thomas Randall, qui met en avant les limites des résines actuelles. Pour lui, « les résines ne sont pas (ou peu) coulables en fonderie ». En revanche, il recommande de « mouler sa résine dans un moule en silicone, puis d’en tirer une cire et de retourner ainsi au processus classique ».
Nous n’avons pas eu l’occasion de tester auprès d’un bijoutier ce procédé. Si vous êtes dans ce domaine d’activité, n’hésitez pas à nous contacter pour réaliser un cas réel.
Le domaine de la miniature du modélisme :
Nous avons de notre côté utilisé un modèle populaire sur Thinginverse pour tester la précision de l’imprimante Projet 1200. Le résultat est plutôt très satisfaisant.
Le domaine dentaire :
Découvrez dans un premier temps la vidéo de présentation 3DSystems pour le domaine dentaire.
Les prothésistes n’utilisant pas tout à fait les mêmes procédés de fonderie que les bijoutiers, cela explique qu’ils obtiennent de meilleurs résultats sur leurs pièces. Nous avons décidé de tester la réalisation d’un projet d’impression 3D avec l’aide d’un prothésiste dentaire :
Nous avons intégré dans un arbre à dent notre impression, puis celle-ci a été placer dans une empreinte de sable. Une fois passé au four la résine a été remplacée par l’alliage utiliser par le prothésiste par un procédé de fonderie.
Le résultat est mitigé, on retrouve plus d’imperfections sur notre exemple que sur les autres modèles de dents taillées à la main. Mais là encore nous avons testé uniquement avec la résine de base, le test serait certainement plus pertinent avec la résine Visijet FTX Cast.
Pour conclure, on peut dire que l’intégration de l’impression 3D dans un processus de conception doit faire l’objet de tests, d’expérimentations. Il n’existe pas une solution unique pour tous, mais chaque artisan, chaque chef de projet devra adapter son usage en fonction de son processus de conception, de son niveau d’attente en termes de précision, de sa quantité de production…
Pour aller plus loin, retrouvez le retour des utilisateurs sur le réseau 3DHubs : cliquez ici
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On a apprécié
- Packaging bien réfléchi
- Le design et la finition particulièrement soignée
- La présence du four UV dans l’imprimante
- La simplicité de mise en route et d’utilisation Géomagic
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On aurait aimé
- Plus d’infos sur les matériaux
- Plus de possibilité de réglages dans le logiciel de pré-impression
- Plus d’informations constructeur sur l’entretien de l’imprimante
- La possibilité de mettre les pièces imprimées dans le four sans le plateau d’impression
- Un peu plus d’accessoires de travail (Pinces, raclette, alcool…)
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Pour résumer, cette imprimante semble avoir été conçue pour l’impression de pièces de précision destinées à la micro fonderie.
Merci à Digicad pour ce prêt d’imprimante 3D et pour leur disponibilité. Nous nous tenons prêts pour tester d’autres modèles 😉
Pour plus d’informations sur l’imprimante Projet 1200 : Contactez nous
Vous souhaitez faire réaliser un test de votre matériel : Imprimante 3D, Scanner 3D, logiciel… Toute l’équipe d’Impression 3D France se tient à votre écoute.
A très bientôt pour d’autres Tests et retours d’expériences.