Développé et géré par BuildingSMART International, le format IFC (Industry Foundation Class) est un format de fichier standardisé et normé ISO 16739 :2013. Sa création répond à un besoin du secteur de l’ingénierie, désireux d’utiliser une norme orientée objet capable d’unifier et de fluidifier les échanges de données entre les logiciels CAO et BIM, spécifiques au secteur du bâtiment.
GENÈSE DU FORMAT IFC
En 1995, Autodesk, société américaine d’édition de logiciels de création et de contenu numérique, propose une alliance avec onze autres entreprises : Archibus, AT&T, Carrier Corporation, HOK Architects, Honeywell, Jaros Baum & Bolles, Lawrence Berkeley Laboratory, Primavera Software, Softdesk Software, Timberline Software, Tishman Construction.
Actrices des secteurs de l’ingénierie, de la construction ou encore du développement de logiciels, elles arrivent à la conclusion que le secteur du bâtiment a besoin d’une norme ouverte, internationale, libre d’accès. Qui plus est, afin de préserver l’interopérabilité et le potentiel commercial de cette même norme, l’alliance devra se laisser approcher par toutes les parties intéressées, sans limites géographiques.
Afin de concrétiser ses conclusions, l’alliance forme l’IAI (International Alliance for Interoperability) en mai 1996, et un an plus tard, IFC 1.0 voit le jour. En 2008, dans un souci de communication autour des objectifs de l’organisation, IAI devient BuildingSMART International.
ZOOM SUR LE FONCTIONNEMENT DU FORMAT IFC
En clair, l’IFC est un format de fichier ouvert, qui permet de collaborer sur la forme numérique d’un projet de construction, sans que les différents intervenants souffrent de perte ou d’altération de données et d’informations. Libre des éditeurs de logiciels, des formats propriétaires, de tout encodage et licences payantes, IFC est entièrement voué à l’interopérabilité entre les logiciels et les éditeurs, puisqu’il permet le partage d’éléments à travers un format standard.
Les données se présentent sous format :
- .ifc : il s’agit du format de fichier par défaut, basé sur la norme ISO-STEP
- .ifcxml : il s’agit d’un codage basé sur le format ouvert lui aussi, le XML
- .ifczip : il s’agit de l’archive compressée d’un de ces formats. Il peut toutefois contenir des éléments supplémentaires, tels que des fichiers PDF ou des images
Avant l’arrivée de la norme IFC, les différents intervenants d’un projet de bâtiments (architecture, structure, thermique, estimatif, etc.) devaient traduire chacun de leur côté les nombreuses données échangées au cours d’un projet de construction (conception, documentation et construction, exploitation des bâtiments, gestion des installations, par la suite, démolition et élimination).
Aujourd’hui, le format IFC leur permet de communiquer et d’exploiter une base de données commune à l’ouvrage, quel que soit le point de vue, et le logiciel CAO ou BIM utilisé. Par exemple, avec la formation adéquate, il est possible d’exploiter un fichier IFC en l’ouvrant simplement avec un éditeur de textes pour extraire des informations lisibles et compréhensibles à l’œil nu.
COMPOSITION D’UN FICHIER IFC
La structure du format IFC repose sur trois grands piliers :
- La sémantique
- Les relations (entre les objets tels que les installations, espaces, zones, aménagements, éléments structurels)
- Les propriétés de chaque objet (forme, coût, position, performance énergétique, connexion avec les autres objets, propriétés physiques et mécaniques, etc.)
Pour résumer, le fichier IFC est composé de 2 éléments :
- D’un entête, qui reprend les informations générales sur le fichier et le programme ayant servi à sa génération
- D’un bloc de données, qui reprend les caractéristiques d’une construction (objets qui la composent, leur forme, caractéristiques techniques, leur position au sein de la structure, etc.)
POURQUOI LE FORMAT IFC EST-IL DEVENU UNE NORME ?
En 2013, IFC a été normé ISO 16739 par l’Organisation internationale de normalisation. Depuis sa création en 1997, ce format continue à se développer et à se perfectionner, d’ailleurs, BuildingSMART International a lancé IFC4 Add2, dernière version en date, au mois de juillet 2016.
Les utilisateurs sont unanimes, ce format leur a permis d’améliorer la qualité de leur travail, de réduire les erreurs, les coûts, tout en gagnant du temps. Le format IFC leur a permis de travailler avec des données cohérentes et des informations complètes à chaque phase sans exception de leurs projets de construction.